ARCHIVES

Les archives viennent compléter les performances. Elles sont des  explorations des supports d'inscription, et des propositions de lire autrement la fiction. Les archives participent aussi à des mises en scène du texte.
Leurs directions sont très multiples. Comme l'écriture lors des performances, leur existence est éphémère.

LES JOURNAUX

Ces journaux constituent une pratique d'écriture itinérante spontanée. J'écris de manière continue sur les pages du journal, au fil de ma pensée. Le récit est celui des dernières heures ou des derniers jours passés avec le journal. Souvent, j'achète un journal local que je laisse autre part. L'idée, là aussi, est d'inscrire l'écriture dans l'espace public, de manière éphémère. Cette écriture est aussi pour moi l'occasion de prolonger ma pratique de l'écriture du journal personnel, que je tiens depuis mes 16 ans de manière quotidienne. Cette écriture a toujours été pour moi une source très vivante, à la fois de fixation et d'impermanence. Maintenant je fais face à une somme de pages que je ne pourrai jamais relire. Ces journaux sont inspirés de cet état de fait, comme une mise en scène de la précarité de notre empreinte sur le monde.

J'utilise aussi les journaux comme une archive des textes des performances à la craie. Ça a été le cas pour "J'ATTENDS ET J'AI LA TÊTE DE CELUI QUI N'AIME PAS ÇA" et "PAZZA MARINA" 

LES MISES EN SCÈNE

L'archive est une technique de prolonger le texte, de le déployer, de lui redonner une forme après sa disparition dans l'espace public. Pour "PAZZA MARINA", j'ai eu l'idée d'organiser les funérailles du personnage, dont j'avais écrit le monologue, autour du Giardino Garibaldi. Le texte avait été écrit sur une longue bande de journal daté du jour de la performance à la craie, le 27 février. Puis, le 5 mars, j'ai convié des participant·es de la première peformance à une seconde, qui consitait en un moment de recueillement autour de la bande de journal. Nous nous sommes retrouvés devant la grille du jardin, et nous avons marché jusqu'au pied d'un palmier qui avait retenu mon attention. Une fois réunis, j'ai distribué le texte imprimé, pour une lecture individuelle silencieuse. Pendant ce temps, j'ai creusé un trou au pied du palmier, et y ai déposé la bande de journal entourée autour d'une craie. À la fin de leur lecture, chacun·e est venu·e jeter une pelletée de terre. Enfin, nous sommes sortis du jardin, laissant à son devenir cette bande de papier journal.

Cette forme d'archive-performance, qui pousse la représentation littératire jusqu'à la mise en scène des personnes qui lisent, est un expérience que je souhaite réitérer. Même si je conviens que son aspect psycho-magique peut être déroutant. 

LES IMPRESSIONS

Ces impressions viennent compléter les performances. Les textes imprimés ne sont pas ceux que j'écris à la craie. Les personnages qui s'y expriment apportent un regard nouveau sur la performance, et permettent des liens entre les lieux où j'écris. Ces livrets d'une douzaine de pages sont accessibles lors de la performance, à prix libre.
ALEXANDRE a été imprimé en complément de la performance "Amitiés".
DÉSOLÉE s'est glissé dans des pages par une série de circonstances remontant à 2019, et a constitué un premier pas vers cette démarche de déploiement du texte sur différents supports, avec un retour à la page.