ÉCRIRE LA BIÈVRE

pour la continuité des petites rivières urbaines

(2024-2027)

Une mise en scène de la Bièvre par une ligne de mots écrite dans l'espace public, de sa source à la Seine : l'écriture d'une continuité fictionnelle de la rivière

La Bièvre est sans doute la rivière enterrée la plus connue de ces rivières méconnues. Elle prend sa source à Guyancourt, à partir d’un réseau de sources, d’étangs de rigoles d’une grande complexité, pour se jeter, historiquement, dans la Seine, au niveau de la gare d’Austerlitz, après un parcours de 35 kilomètres. La Bièvre a subi le destin des petites rivières urbaines dès le XIIe siècle, avec les premiers moulins, qui vinrent la calibrer, accentuer une linéarité artificielle, jusqu’à sa couverture, achevée en 1956 à Antony, sur la moitié de son parcours. Aujourd’hui, à travers des perspectives de réouvertures et de renaturation, la rivière ancre localement les thèmes soulevés par le changement climatique : présence de la biodiversité en ville, rôle des écosystèmes face au dérèglement climatique et l'attachement au milieu que nous habitons ; elle offre aussi un espace de dialogue impressionnant sur les thématiques qui forment la collectivité autour d'une unité géographique : le bassin versant. Il me semble que l'art et la création, et plus encore la création collective et en espace public, peut faire émerger de nouvelles relations au territoire.


Écrire la Bièvre : pour la continuité des imaginaires des petites rivières urbaines a été initié en avril 2024 et se prolongera jusqu’en 2027


Une initiative artistique

Par ma pratique artistique d’écriture à la craie dans l’espace public, je veux écrire un texte, de la source à l’embouchure, qui ne se compte pas en pages, mais en kilomètres : un texte de 35 kilomètres. J’interviens ainsi depuis août 2024 dans l’espace public pour des performances d’une journée. Le texte, écrit à l’avance, est lu par les participants. Nous avançons ainsi, dans la ville, pendant plusieurs heures, et échangeons. Une vidéo de ce travail, réalisée par Christophe Lebédinsky, est en ligne, que vous pouvez consulter ici.
Ces textes sont des poèmes, et je cherche dans cette forme une liberté de ton et de rythme qui me permet de m'approcher au plus près de la voix de la rivière. La Bièvre en cela est un exercice de style en soi, car elle travers tant d'espaces différents, à la fois naturels et urbains, les époques, depuis le néolithique jusqu'au Grand Paris, et brasse dans son courant l'histoire industrielle, l'expansion de Paris, les mobilisations associatives, et des enjeux contemporains comme le logement ou l'aménagement de nos villes.

et pédagogique

Ma démarche d'écriture se fait parallèlement à des ateliers que je donne dans lieux et pour des publics divers. En 2024-2025, 6 établissements scolaires ont participé au projet Écrire la Bièvre, à Paris 13e, Antony et Igny. Ces ateliers sont créatifs et collectifs, et font appel à l’enquête, à l’écriture et à la cartographie des lieux proches de la rivière. Une fresque a notamment été réalisée à la BnF François Mitterrand, installée le 21 mars 2025, la veille de la Journée Mondiale de l'Eau, et visible jusqu'au 18 avril. Un article est consultable sur le site de la BnF.

Avec une programmation de performances et d'ateliers lors de temps forts

Au printemps 2025, j'ai décidé d'organiser le Printemps de l'eau d'Écrire la Bièvre, du 21 mars au 19 avril. Ce festival réunit trois communes, Cachan, Arcueil et Paris 13e, autour de mon projet, avec l'appui et le soutien de nombreuses structures de ces territoires. L'idée est de mêler performances participatives et ateliers créatifs tout public pour créer une dynamique autour de la Bièvre, et explorer nos attaches à l'élément naturel. Vous trouverez le programme de ce temps fort en bas de cette page.
Cette première édition est destinée à être répétée en intégrant chaque fois de nouvelles communes et de nouvelles structures afin de faire des ponts entre les territoires. Le prochain en préparation sera pour la saison septembre-octobre-novembre 2025.
Les archives récoltées durant les ateliers sont transmises lors des ateliers suivant, permettant ainsi de créer un lien entre les territoires autour de nos imaginaires de la rivière. 

Réalisation d'un livre-manuel à l'horizon 2027

Depuis le début du projet, en avril 2024, j'ai le souhait de rassembler le récit de cette aventure dans un livre qui puisse servir à d'autres territoires qui souhaitent travailler la relation à l'eau avec les citoyens et citoyennes, par le biais de l'art et de la création collective.
Ce livre mettra en perspective le processus de réflexion du modèle artistique et pédagogique, partagera des outils pratiques, des récits d'expérience, des cartes, des textes, des photos, afin de donner toute son importance à l'investissement des personnes qui soutiennent le projet de la source à son embouchure !

Des partenaires engagés

Je travaille en collaboration avec l'association Teralo,  une association d’éducation populaire visant à sensibiliser aux conséquences des dérèglements climatiques et à donner du pouvoir d’agir pour y faire face ; ainsi que l'association Béton Sillons, spécialisée dans la médiation culturelle, et la mise en place de projets à la frontière des mondes urbains et ruraux.
Je remercie :

  • les lieux culturels qui accueillent le projet, le soutiennent, en me donnant des temps de résidence ou d'exposition : la BnF François Mitterrand ; Anis Gras : Le lieu de l'Autre ; Les Ricochets sur les Pavés ; L'Écomusée du Grand-Orly Seine Bièvre
  • les lieux qui accueillent les ateliers, notamment pour le Printemps de l'eau 2025 : Anis Gras : Le lieu de l'Autre ; la Maison de la Bièvre, ehpad Isatis ; La Maison Raspail à Cachan ; La Maison de l'environnement du Grand-Orly Seine Bièvre d'Arcueil
  • les soutiens financiers : la part collective du Pass Culture ; le SMBVB ; le programme européen PENCE et l'association Ars Longa
  • les soutiens associatifs : le collectif de la Maison Raspail, la Coordination Eau Île-de-France ; l'Ami Si Sol



POINT HISTORIQUE

La Bièvre prend sa source à Guyancourt, dans les Yvelines, et parcourt 35 kilomètres avant de se jeter dans la Seine, à Paris, au niveau du pont d'Austerlitz. Sa partie en amont a gardé un charme bucolique, quand sa partie parisienne est totalement couverte. Elle traverse Guyancourt, Buc, Les Loges-enJosas, Jouy-en-Josas, Bièvres, Igny, Verrières-le-Buisson, Massy, Antony, Fresnes, L'Haÿ-les-Roses, Cachan, Arcueil, Gentilly, Paris ; soit quinze communes réparties dans cinq départements, les Yvelines, l'Essonne, les Hauts-de-Seine, le Val-de-Marne et Paris. Son bassin versant occupe une partie importante du sud de la région de l'Île-de-France, avec des enjeux multiples qu'ils soient citoyen, environnemental, géographique, urbanistique, ancrés dans le passé des territoires, mais aussi leur présent, et engage une réflxion collective sur son futur. Mon projet artistique et pédagogique s'inscrit dans ce milieu : le milieu géographique du bassin versant de la Bièvre, et son milieu temporel, à une époque de changements et de perspectives.

Crédits photos :
1/ Performance ÉCRIRE LA BIÈVRE, Béton Sillons, 29 mars 2025
2/ Ouverture d'ÉCRIRE LA BIÈVRE, Alexandre Desson, 31 août 2024
3-4/ Affiche et programme du printemps de l'eau d'ÉCRIRE LA BIÈVRE 

5/ La Bièvre, boulevard d'Italie, Eugène Atget, 1891
6/ La Bièvre, La Glacière, 1898
7/ Le long du parc Kellerman à Paris, Malo Patron, 2024
8/ La Bièvre réouverte à Arcueil, Malo Patron, 2024
9/ La Bièvre, ruelle des Gobelins, Eugène Atget, 1900-1901